Les adultes surdoués seraient pourtant plus d’un million en France. Des hommes et des femmes que l’on peut croiser tous les jours sans soupçonner que leur quotient intellectuel dépasse les 130. Curiosité insatiable, cerveau en ébullition permanente, hypersensibilité, voire extra lucidité, cette intelligence extraordinaire est-elle un cadeau ou un fardeau ? Pour mieux cerner ces adultes surdoués nous avons partagé le quotidien de quatre Français hors normes. Vie familiale, vie professionnelle, vie sociale : comment se construisent-ils dans un monde qui ne les comprend pas toujours ?

Pierre-Michael, 42 ans, a grandi dans les quartiers nord de Marseille dans un milieu où être précoce est difficile à assumer. Il s’est donc, très jeune, inventé un personnage pour « survivre » au milieu des autres. Brillant, il travaille aujourd’hui en tant que consultant en intelligence économique.

Mélissa sent depuis sa plus tendre enfance qu’elle est différente. Perturbée au quotidien par un trop plein d’émotions et d’informations, elle a décidé, à 33 ans, de passer un test pour savoir si elle est, ou non, surdouée. Un moyen pour elle, peut-être, de mettre enfin un mot sur ses maux.

Alain, 36 ans, a passé le test il y a quatre ans. Malgré un QI de 132, il a conscience d’être passé à côté de sa vie, de son potentiel. Il est pour l’instant agent d’entretien dans les cages d’escalier d’immeubles mais il a décidé de changer de cap. Il se lance dans un doctorat de philosophie et espère devenir enseignant.

Hubert est jeune homme parisien qui assume parfaitement sa précocité. Il organise régulièrement des soirées entre surdoués, s’amuse à faire des rubik’s cube en un temps record, parle cinq langues dont le mandarin et l’indonésien. Épanoui sur le plan personnel, il a du mal à trouver un emploi stable mais compte bien mettre en avant sa singularité pour faire la différence aux entretiens d’embauche.